Le dernier film de Nicolas Guillou retrace la période de janvier 1980 à mars 1980, à Plogoff, contre l’implantation d’une centrale nucléaire. « Quand les événements de Plogoff me sont apparus dans les années 80, j’avais une dizaine d’années et je me souviens très bien de l’avoir vécu comme un choc », confie Nicolas Guillou, qui a retrouvé dans les archives une note des autorités pensant que l’implantation serait facile à Plogoff.
L’ardeur des figurants
« Ça a été un combat de femmes, ni vieillissantes ni incultes », contrairement à ce que les autorités le pensaient à l’époque, soulignent Éric Gauffeny, de Lantic, figurant dans le film, et Denise Dodé, comédienne, qui a partagé, durant le tournage, les souvenirs des anciens manifestants. Mais aussi des autres. « Car il y avait des pours. Cela allait créer des emplois, pour certains », ajoute-t-elle.
Les personnages sont fictifs mais tellement proches de la réalité. « Lors des scènes de manifestations, Nicolas Guillou a dû calmer l’ardeur des figurants qui chargeaient les gendarmes mobiles, certains les avaient vécus et y allaient vraiment fort », précise Denise Dodé.
« Nicolas Guillou a dû leur rappeler que les gendarmes mobiles sont aussi des figurants, ajoute Éric Gauffeny. Il n’a d’ailleurs pas été facile de trouver des figurants voulant porter l’uniforme », se souvient le figurant lanticais. Les cicatrices étaient encore bien sensibles, à Plogoff, avant le tournage, fin 2021, et c’est à force de réunions publiques que Nicolas Guillou a acquis l’entière adhésion des habitants et des collectivités locales. Seule la Région Bretagne n’a pas été sensible à ce projet, ne lui accordant aucune subvention. L’événement de Plogoff a marqué un tournant dans la conscience collective concernant les enjeux environnementaux.
Pratique
Dimanche 5 mai, à 14 h 30, au cinéma le Korrigan, à Étables-sur-Mer.