Depuis le 16 avril 2024, commerçants et chalands ont pris possession des halles provisoires de Merville à Lorient. Le bâtiment, spacieux et lumineux, satisfait tout le monde. À quelques pas de là, les anciennes halles, désormais désertées, attendent d‘être rénovées. Près de deux années de travaux sont prévues avant la réintégration du site, espérée pour les fêtes de Noël de 2025. Le timing est serré. Et l’opération prend déjà un peu de retard. « Au moins plusieurs mois », laisse-t-on entendre du côté du dossier. En cause, le récent appel d’offres lancé le 1er mars 2024 pour la rénovation du site et récemment déclaré sans suite. « Nous relancerons un nouvel appel d’offres dans les meilleurs délais », assure le maire, Fabrice Loher dans un courrier adressé aux élus.
« Chantier de la mandature »
Le retard fait un peu grincer des dents. Certains ne se voient pas rester un peu plus longtemps que prévu dans ces halles provisoires, même si elles donnent entière satisfaction. Le top départ de la rénovation des Halles de Merville avait été donné en juin 2022 lors d‘un conseil municipal durant lequel les élus avaient unanimement voté pour leur modernisation. L’opération, estimée à 10 M€ hors taxes (dont un peu moins de 8 M€ pour les travaux), a donné lieu à un concours de maîtrise d’œuvre et, en février 2023, le choix du cabinet nantais DLW Architectes a été acté pour mener à bien un projet que le premier magistrat n’a d’ailleurs pas hésité à qualifier de « chantier de la mandature ».
Lots infructueux, estimations dépassées
L’appel d’offres en question porte sur la réhabilitation et l’extension des halles traditionnelles. Travaux de terrassement, de gros œuvres, de menuiserie, de plâtrerie ou encore de peinture et de vitrerie sont prévus. Il comprend aussi un volet aménagement des espaces extérieurs. Le document était découpé en 20 lots et les entreprises avaient 25 jours pour y répondre.
Trois des lots ont été déclarés infructueux, ce qui arrive assez fréquemment. Sauf que là, il s’agit de trois lots dits « structurants » car « impactant le démarrage » de l’opération : menuiseries extérieures (lot 1), couverture et étanchéités (lot 15) et le lot 17 concernant la réfrigération. Deux autres lots - ceux concernant la charpente et le bardage bois (lot 12) et celui relatif aux ouvrages système type serre (lot 16) - ont fait l’objet d’offres bien au-dessus des estimations financières. Le montant proposé pour le lot 12 approcherait les 8 M€, soit huit fois le montant estimé. Malgré nos sollicitations, il n’a pas été possible de joindre les élus concernés.
Cela va entraîner un décalage important.
Nouvel appel d’offres
Impossible donc, en l’état, de donner suite à cette consultation. C’est la raison pour laquelle elle a été déclarée sans suite. Un nouvel allotissement (décomposition du chantier en lots) va être établi avant qu’un second appel d’offres ne soit lancé. Ce travail préalable vise à simplifier la procédure de consultation des entreprises et doit également permettre à la Ville (maître d’ouvrage) d’obtenir des réponses financières en adéquation avec les attentes du projet. Reste que cette procédure va prendre un peu de temps. « Cela va entraîner un décalage important », explique-t-on à mots couverts. Et retarder le retour dans les halles traditionnelles, qui ne se fera peut-être pas avant le premier trimestre 2026. Reste à savoir si ce sera avant la fin du mandat.