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Il est le stadium manager du FC Lorient : « Le Moustoir, un stade qui a une âme » [Vidéo]
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Par
Céline Le Strat
Toute cette semaine, nous mettons à l’honneur le stade du Moustoir qui fête ses 100 ans en 2024. Benjamin Escama en est le responsable côté FC Lorient.
Les nombreuses clés de son trousseau s’entrechoquent. Il l’avoue, il ne sait pas toutes à quoi elles servent mais grâce à elles, le Moustoir s’ouvre à lui. Benjamin Escama, 42 ans, est le stadium manager du FC Lorient. Un gardien de stade ? Non, bien plus. « J’ai en charge la gestion des sites du FC Lorient : Kerlir, la boutique, Kerbernès et le stade. Le stadium manager est aussi responsable du confort de tous les salariés. Je suis le référent auprès des institutions, la Ville, la Fédération française de football, la Ligue de football », présente Benjamin Escama. Et dans son boulot, il y a ce qu’il appelle « la récréation » - qui n’en est pas vraiment une, vu le volume du travail -, à savoir le jour de match.
À moins de quatre heures de la rencontre face au PSG, il n’est pas rare de voir Benjamin Escama au téléphone. En tant que stadium manager, il est appelé à gérer tous types de problèmes au sein du stade. (Le Télégramme/Vincent Le Guern)
L’écran géant qui prend feu
Le stadium manager arrive au stade alors que joueurs et supporters dorment encore, « huit heures avant », et a en charge l’aire de jeu, c’est-à-dire la pelouse, la zone sportive, les vestiaires, les couloirs, les espaces réceptifs, les loges tribune presse, les éclairages, écrans Leds, etc. Une grosse machine qui fait courir le stadium manager : « 25 000 à 30 000 pas les jours de match », lance Benjamin Escama alors qu’il admire le terrain de son point de vue préféré, entre les tribunes Sud et Honneur, accessible uniquement aux techniciens de la télévision.
Accueillir 16 000 personnes tous les quinze jours sans accroc majeur dans un stade vieillissant relève du miracle permanent « mais chaque match a son lot de pépins », concède le stadium manager. « Comme l’écran géant qui prend feu quelques minutes avant l’animation des Merlus Ultras. Ce qui inquiète le plus, c’est la sécurité, les mouvements de foule. On accueille 16 000 personnes, on n’est jamais à l’abri ».
Benjamin Escama, stadium manager du FC Lorient, dans le couloir du vestiaire lorientais (Le Télégramme/Vincent Le Guern)
L’atout du centre-ville
Lorientais de mariage, il n’a pas fallu longtemps au quadragénaire pour s’attacher au Moustoir. « Un stade qui a du cachet, où il y a une âme, dans son jus mais fonctionnel ». Une « anomalie » en Ligue 1 face aux stades flambant neufs de Lille, Lyon, la grandeur des arènes de Marseille ou de Paris. « Son point fort, c’est sa localisation, au cœur de Lorient. Un stade en centre-ville, c’est un atout ». Benjamin Escama concède que l’antre des Merlus aurait bien besoin d’une rénovation mais il se dit « très fier d’y travailler. Il a une histoire folle ».
Autre caractéristique du Moustoir, sa multiple utilisation. Il n’y a pas que les footballeurs du FCL et ses supporters qui en profitent, le Festival Interceltique s’y installe chaque année depuis 50 ans. « C’est rare en France. Quand on leur dit qu’il y a un festival la semaine de la reprise de la Ligue 1, les gens nous regardent avec de grands yeux ».
À cinq heures de la rencontre, Benjamin Escama, stadium manager du FC Lorient, et son assistant mettent en place les derniers panneaux publicitaires. (Le Télégramme/Vincent Le Guern)
Le fan de sport rêve du stade du Real Madrid, Bernabeu, « c’est ce qui se fait de mieux au monde », mais permet aux Lorientais de relativiser : « Le stade Louis II à Monaco aussi fait rêver mais il est dans le même état que le nôtre », sourit le stadium manager. Les jours de match, ce fan de sport n’a « pas l’impression de travailler. On est dans les coulisses, on est des acteurs de la compétition. Sans être sportif de haut niveau, on arrive à vivre des émotions similaires ». Le stadium manager en est sûr, la nouvelle tribune, dont les travaux devraient démarrer en 2026, fera entrer le Moustoir dans une nouvelle dimension.
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