The Transat CIC (Lorient - New York)Comme un signe : passer sous la statue de la Liberté ! Après 8 jours 14 h 44’28’’ de course, Charlie Dalin est non seulement rassuré mais aussi libéré de sa contrainte de qualification pour le Vendée Globe : ouf !
Il avait tellement hâte de retrouver la mer et la compétition après son arrêt forcé de la fin d’année dernière. Tellement hâte de naviguer sur son plan Verdier en solitaire.
Dès les premiers milles de The Transat CIC, il a montré cette envie et qu’il n’avait pas perdu la main. Malgré ses neuf mois sans pouvoir aller au large. Alors, il a beaucoup donné dans la première partie de la course, pourtant pas facile avec des conditions engagées, fortes, rugueuses. Même pas peur et surtout il avait la banane. Il était heureux d’être en mer et ça se voyait.
Il a vite retrouvé ses réflexes
« Je me suis bien senti sur la course. J’étais vraiment heureux de renaviguer (rires). Je sens que je suis un peu rouillé. Ça faisait longtemps que je n’avais pas fait d’Imoca en solitaire. Plus longtemps que les autres. Eux, c’était en décembre et il a fallu que je reprenne les bons réflexes sur le bateau et en solitaire ».
Il les a vite retrouvés ses réflexes et il a vite pris la tête de la course. Dès la sortie de la rade de Lorient. Il a imprimé son rythme, un rythme et un engagement élevé. Lui qui avait pourtant des doutes avant de quitter les pontons lorientais sur la façon dont il allait naviguer parce qu’au-dessus de sa tête, une épée de Damoclès planait : décrocher sa qualification pour le Vendée Globe. Et pour ça, pas le choix, il devait aller au bout de sa course : « Ça y est, on n’a plus cette contrainte au-dessus de la tête. On va pouvoir mâcher les chevaux sur la prochaine course », glissait-il enfin soulagé. Le skipper de Macif Prévoyance Santé a malgré tout « profité à fond de sa course. Ça a été assez intense depuis le départ de Lorient ».
« C’était vraiment super cette bagarre avec Yoann »
Il y a eu deux courses dans sa course : une première partie où il a complètement dominé et une deuxième où il a dû gérer des soucis techniques en pensant toujours à la ligne d’arrivée obligatoire. « C’était génial de traverser l’Atlantique par le nord et d’avoir des conditions plutôt favorables. Après, malheureusement, j’ai eu quelques petits soucis techniques. Rien de trop bien méchant. Il manque un bout de safran à bâbord depuis un moment je pense. Et j’avais des problèmes de pilote automatique au portant qui rendaient le pilotage compliqué. J’ai aussi perdu mon chariot de grand-voile mais j’ai réussi à trouver une solution avec mon équipe et à réparer 24 heures après l’évènement. Ça ne m’a pas trop handicapé. »
Alors dans un grain, il a fait un vrac qui lui a fait perdre la tête au profit de son meilleur ennemi de toujours Yoann Richomme. Une bagarre qui lui a certainement rappelé celle en Figaro sur la Solitaire 2016 : « C’était vraiment super cette bagarre avec Yoann. J’ai vu qu’on était plutôt à l’aise dans les vents de face ou vent de travers de léger à fort. Au portant, je pense qu’on n’était plus trop à 100 %. Ce n’est donc pas facile de juger ». Ne rien lâcher, jamais ! Et se projeter : « J’ai pris plein de notes. On va pouvoir bien travailler avec l’équipe pour être encore meilleurs ». L’objectif, c’est le Vendée Globe. Mais cette quatrième place sur The Transat CIC a redonné le sourire à Charlie Dalin : « Je suis heureux de découvrir New York par la mer ! »