The Transat CIC (Lorient - New York), départ dimanche à 13 h 30Sébastien Simon était arrivé à Lorient, en décembre, sans mât et bien amoché après Le Retour à La Base. Après un accident pendant la transat, le skipper de Groupe Dubreuil s’était fracturé la 7e vertèbre. « Ça a été difficile de m’imposer de rester sans bouger mais en attendant de me réparer, je me suis réfugié dans le technique plutôt que dans le sport. Ce qui est aussi bénéfique puisque ça m’a permis de travailler dans le bateau », explique Sébastien Simon, qui se dit à 100 % de ses capacités.
« Je n’ai pas d’appréhension »
Après plusieurs mois avec un corset, il a enfin pu l’enlever à temps et reprendre une activité physique, il y a trois semaines, pour être prêt pour le début de la saison et la première transat : The Transat CIC. « Je suis soulagé que ça soit terminé et qu’enfin je sois libéré de ce corset. J’ai repris le sport dès que j’ai pu et depuis, je n’ai pas de eu de douleur. C’est plutôt très bon signe. Je n’ai pas tant perdu que ça. J’aime bien les sports cardios donc je me rends compte que j’ai quand même perdu mais ce n’est pas trop gênant », avoue le Sablais qui n’a jamais douté d’être au départ à Lorient.
« On a travaillé très dur pour y être, et je n’ai jamais douté qu’on serait au départ. Il nous reste encore du travail. Mais même si tout n’est pas parfait, on va aller au bout. Je pense que j’ai déjà montré que j’étais capable d’aller au bout quelles que soient les circonstances ». L’objectif est de faire The Transat CIC et la transat retour New York - Les Sables. « Je n’ai pas eu du tout d’appréhension parce que déjà, je n’en ai aucun souvenir. Je suis toujours bien en mer tout seul. Je n’ai jamais aimé les départs, il ne me faut toujours un petit moment d’adaptation. Mais une fois en mer, je me sens bien. J’ai hâte d’y retourner ».
Sièges moulés, filets pour couper la cellule de vie en deux
Il y retourne avec 32 adversaires sur une route qui va secouer, contre les systèmes. Bateau et skipper ne vont pas être ménagés : « On a travaillé tout ce qui était ergonomie et sécurité à bord pour que ça ne se reproduise pas. On a moulé deux sièges sur mon corps et on en a fabriqué deux, un de chaque côté, montés sur des amortisseurs qui me permettent de veiller tout en étant relâché. Sur ces bateaux, il y a tellement de chocs verticaux que si on n’est pas assez gainé, on se fait mal au dos. Là, l’avantage, c’est que je vais pouvoir me relâcher un petit peu tout en étant sur un poste de veille intéressant pour pouvoir voir dehors, voir les voiles, les instruments ».
Ils ont aussi coupé la cellule de vie en deux grâce à des filets fabriqués par des pêcheurs sablais : « Ce qui me permettra d’être freiné par les filets avant d’être projeté contre la cloison. Comme ça, ça paraît violent mais c’est intéressant d’avoir ce genre de choses ». Le dernier élément important est d’avoir installé des bannettes : « Avant, on dormait sur des matelas, contre des toiles à matosser, ce qui était relativement inconfortable puisqu’on était mal installé. Et là, j’ai des vraies bannettes où je suis bien calé, où j’ai les pieds vers l’avant, bien positionnés en cas d’arrêt du bateau ».
Le vainqueur de la solitaire du Figaro 2018 se sent fort au départ de cette Transat CIC, lui qui a repris la mer il y a quelques semaines : « Je n’ai pas de frayeur ou quoi que ce soit mais les bateaux ont tellement évolué, progressé. Ils vont plus vite donc c’est plus violent automatiquement. Il faut essayer de s’adapter. Je crois que là, ça a été un électrochoc pour tout le monde. Aujourd’hui, je suis super motivé ». Ses adversaires sont prévenus…